Mon « Why »
L’humain peut être si fort, mais si fragile aussi. Il est capable de tant de beauté et de tant de laideur. Il est complexe. Pas dans le sens de difficile ou de compliqué. Complexe dans le sens de multidimensionnel et de dynamique; qui est en constante mouvance. L’être humain m’émeut et me fascine depuis toujours. Naturellement, je cherche à le comprendre et humblement à l’aider.
Depuis que j’ai commencé l’intervention psychosociale, il y a plus de 10 ans, mon intérêt pour l’humain n’a jamais tari. Bien sûr, il y a eu des contextes d’emploi que j’ai plus aimés que d’autres, des problématiques de la vie humaine pour lesquelles j’ai eu spontanément un intérêt et d’autres que j’ai apprivoisées plus lentement. J’ai vécu de grandes satisfactions d’intervenante (quand j’atteignais « le nœud du problème » (#jargondintervenante) en relation d’aide avec une personne) et aussi des déceptions, des frustrations, des remises en question. Je me suis fait donner des tapes dans le dos et je me suis plantée solide. Le travail d’intervenante du domaine humain a ses hauts et ses bas. Parfois, la mer est calme et douce, avec le soleil à l’horizon qui se réveille tranquillement. Parfois, la mer est très agitée, les vagues sont fortes, l’horizon effacé et le ciel menaçant. À force de passer du temps sur l’eau, j’ai acquis de l’expérience et je connais mieux mes forces et mes défis, mes besoins et mes limites. Comme je le disais, ce qui n’a jamais changé c’est mon intérêt pour l’humain. Mais le contrôle et l’ordre font maintenant davantage partie de mes limites et je sais que mes forces résident surtout dans l’écoute, l’analyse des situations et l’accompagnement sécurisant de ces humains qui vivent des difficultés. J’ai envie de leur donner un espace pour se déposer; un lieu pour être, tout simplement. Je me suis toujours sentie privilégiée que les gens me confient des bouts d’eux-mêmes, de leur vie. C’est précieux. Et j’ai envie d’être digne de ce privilège en me concentrant sur cette relation d’aide avec les gens.
Je vois bien autour de moi les lacunes, le manque criant de ressources d’aide, de soutien et d’accompagnement pour les personnes qui vivent des difficultés avec leur santé mentale (qu’elles soient temporaires, cycliques ou récurrentes); ça déborde de partout dans les médias. Mais je le vois de l’intérieur aussi, avec mon œil d’intervenante, et j’ai sincèrement envie de contribuer. D’embarquer dans mon petit bateau de papier et venir apporter un peu d’aide dans cet océan de besoins. Avec la Clinique psychosociale de Montréal, je souhaite élargir l’offre de services pour les adultes qui réclament un soutien psychosocial. Je désire rendre cette aide encore plus accessible. Mon idée était de créer mon propre cadre, à ma couleur, pour offrir un espace où l’humain se sent lui aussi libre, en confiance, où il peut être authentique, sans peur d’être jugé, où il peut s’ouvrir sur ses fragilités et ses difficultés. Dans cet espace, je serai là, avec toute mon empathie, ma disponibilité et mon ouverture à voir les multiples dimensions qui composent cet humain.
Tout le monde vit des temps plus houleux et ceux-ci mènent souvent à des changements dans leur vie. En fait, on est tous dans le même bateau. Pour moi, ça a donné naissance à la Clinique psychosociale de Montréal. Je suis confiante, sereine et emballée face à cette naissance. Ok, honnêtement, je suis survoltée! Et aussi complètement amoureuse de ce projet qui deviendra, je le crois, une belle et longue aventure.
Alors, on vogue ensemble ?