Mon parcours d’immigration
D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé le Québec. À 23 ans, diplômée seulement depuis quelques jours en éducation spécialisée en France, j’ai fait le pari fou de faire mes valises et de venir travailler à Montréal. Pour moi, le Québec était là où il fallait être. Comme n’importe quelle immigrante, j’entretenais une certaine image de la vie canadienne. “Les gens sont tous gentils”, “Le travail social est en avance dans les recherches”, “La vie est douce et plus facile”…
Sans enfant à l’époque, jeune, pleines d’idées, d’espoir et de projets, je voyais mon immigration au Québec comme un tremplin professionnel et personnel pour ma vie future. Toutes mes idées n’étaient pas fausses, mais il m’a fallu revenir sur terre, une fois arrivé sur ce magnifique territoire d’accueil.
Mes papiers d’immigration en poche, une promesse d’embauche et quelques connaissances sur place, ça y’est j’étais prête à démarrer l’aventure 🌞
Hey ! Stop ! Non, ça n'a pas été aussi facile que cela. Je dois vous avouer avoir passé les premiers 2-3 mois de mon arrivée à Montréal en étant pétrifiée, isolée et surtout très fatiguée. Sortir dehors, prendre le métro, ouvrir un compte bancaire, trouver un téléphone et faire des démarches diverses, étaient devenues des choses à réapprendre selon un modèle que je ne connaissais pas. Certains de mes ami.e.s, ayant connu le même processus, appellent ça la “charge mentale de l’immigrant.e” et honnêtement je n’ai pas trouvé mieux comme terme.
Aujourd’hui avec le recul, je vous dirais que mon parcours, sous tous les aspects, a été avant tout un “challenge” d’apprentissage. Il m’a fallu apprendre, il m’a fallu me questionner, me réajuster et surtout lâcher prise face à un langage (certes français), une culture, des codes et mœurs que j’idéalisais, mais que je ne connaissais pas. Après le défi de devoir apprendre pour m’intégrer, j’ai dû faire face à un deuxième “challenge”, soit celui d’être face à soi-même… et d’assumer d’être loin de sa famille.
“Aurais-je les ressources financières pour assister, auprès de ma famille restée en France, à tous les mariages ? Les anniversaires ? Les décès ?”. “Comment vais-je parvenir à maintenir le lien si je fais ma vie à 6000km d’eux ?”
Si je vous disais que mon parcours était uniquement source d’excitation, d’engouement et d’étoiles plein la tête, je vous mentirai. Mais pour rien au monde je ne changerai ma décision.
Cela va faire 8 ans que je vis à Montréal et qu’à chaque jour j’apprends encore sur ce territoire, cette culture et que je croise le chemin de personnes merveilleuses. Le Québec m’a appris à déployer de grandes forces d’adaptation et surtout d’avoir confiance en moi dans mes choix, mes envies et mes passions. 💪
➜Alors je te comprends, oui, toi là, qui te sent concerné.e par la lecture de ce texte;
➜Qui possiblement se retrouve dans l’expérience et les mots que je décris;
Je ne suis pas là pour te dire que tout ira bien dans le meilleur des mondes, mais simplement pour te rappeler qu’un projet comme celui-ci se pense et se réfléchit. Si tu as besoin d’une aide professionnelle par des personnes qui sont AUSSI passé par là, n’hésite pas à faire appel à nous!
#servicelatraversée