Santé mentale ?

Photo by Adrian Swancar on Unsplash

Depuis les dernières années, la population est davantage sensibilisée à cette « chose » qu’est la santé mentale. On entend davantage de « la dépression est une maladie », de « la dépression fait mal » et moins de « Dépression, dépression! Il faut juste se botter le c** », et c’est une très bonne nouvelle. Il peut toutefois être difficile de saisir toute la largeur du spectre de la santé mentale.

Quand vous entendez ces mots, quelle est la première image qui vous vient ? La personne en situation d’itinérance qui se tient à l’entrée de votre station de métro et qui semble se parler toute seule ? Votre voisine toujours en robe de chambre, cernée jusqu’aux genoux, qui laisse son courrier s’accumuler devant sa porte ?

Dans l’imaginaire populaire, ces termes évoquent encore, aux premiers abords, les gens ayant des hallucinations, ceux qui sont déconnectés de la réalité, ceux qui sont « faibles » et qui sont toujours déprimés. Ne vous blâmez pas si c’est ce que vous pensiez, puisque même dans le monde scientifique, il n’y a pas encore de définition précise de ce qu’est la santé mentale.

Toutefois, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) la définit comme :

« un état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive et d'être en mesure d'apporter une contribution à la communauté ». L’OMS indique aussi que : « La santé et le bien-être mentaux sont indispensables pour que l’être humain puisse, au niveau individuel et collectif, penser, ressentir, échanger avec les autres, gagner sa vie et profiter de l’existence ».

Je ne sais pas pour vous, mais pour moi ceci me dit que nous sommes probablement plusieurs à ne pas avoir TOUJOURS eu une santé mentale béton. Avoir de la difficulté à prendre le transport en commun, éviter de se rendre dans une fête puisque l’on ne peut supporter d’être entouré de trop de gens ou ne pas terminer sa journée de travail puisque l’on vit une rupture amoureuse, veut dire éprouver des difficultés avec sa santé mentale. Et ce peut être aussi handicapant qu’avoir le bras dans le plâtre.  

Il est important de savoir qu’il y a plusieurs facteurs (ex. : la génétique, l’environnement dans lequel on vit, des traits de personnalité particuliers) qui peuvent entrer en cause lorsque l’on vit un problème de santé mentale et que ce n’est pas seulement le fruit d’une « faiblesse » psychologique. L’OMS soutient que les problèmes de santé mentale sont liés à des éléments de la vie comme un changement social rapide, des conditions de travail éprouvantes, etc. Ça vous évoque quelque chose ? Une certaine Mme COVID-19 peut-être ?

Il est NORMAL de vivre des problèmes avec « notre mental » à certains moments de notre vie et surtout en ce moment. Nous avons le droit (et c’est primordial pour notre santé globale) de nous occuper de nos difficultés mentales de la même façon que nous prendrions soin d’une cheville cassée ou d’une infection urinaire.  

 

N’hésitez à aller chercher de l’aide si vous en ressentez le besoin. Vous n’êtes pas faible, vous êtes un être humain.

 

Source : OMS – 30 mars 2018 ( https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/mental-health-strengthening-our-response )

Maude

Maude est une criminologue exerçant dans la sphère privée. Elle se spécialise dans la rédaction de rapports d’évaluation criminologique et se passionne pour la réinsertion sociale et l’intervention auprès des hommes judiciarisés.

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